RECIT, ARTISANAT ET TERRITOIRE

Mon travail de tissage artisanal se caractérise par l’utilisation d’un répertoire de formes, matières et couleurs inspirés du bassin méditerranéen, en particulier du littoral du sud de la France. Mes explorations de ce territoire croisent la richesse et la sensorialité de l’environnement de matière, la douce lenteur du rythme de vie, et l’ancrage dans un héritage antique.

J’imagine et fabrique des pièces uniques, ou en petite série pour un usage domestique ou décoratif, ou qui peut être les deux. Pensées comme des collections d’objets sensoriels, elles s’inscrivent dans un parcours narratif autour du territoire méditerranéen et de l’art de vivre dans une habitation en bord de mer.
Des formes et surfaces tissées qui convoquent une méditerranée idéale et fantasmée, entre rêve et souvenir d’un éternel été.
Je m’inspire d’une palette de couleur estivale et printanière, où l’on retrouve les nuances littorales. J’aime commencer par développer une gamme de couleur qui m’évoque un moment de la journée, un état d’esprit, me rappelle un paysage.

La côte d’Azur et ses rayures intemporelles, sa lumière et son état d’esprit joyeux.
Les paysages minéraux, presque désertiques qu’ils en deviennent mystiques.
Le sable chaud et rugueux sous les pieds nus, les murs peints à la chaux, éclatants, purs.
Le vent qui façonne l’horizon, creuse le paysage, fait danser la mer.
Le corail, les coquillages, les recifs texturés, les algues, comme les vestiges d’une civilisation rêvée.
Faire perdurer des moments de vie au cours d’une saison inscousciante et joyeuse, dans un territoire bercé par l’imaginaire et les récits antiques.
L’art de la table, ou l’art de prendre le repas, l’art de la baignade, et même l’art de la sieste, sont pour moi typiques d’un rytme de vie sur le territoire méditerranéen. Un rythme de vie propice à l’épanouissement du sensible, du beau, une ode à la lenteur et au ralentissement. A partir de ces rituels quotidiens et d’un répértoire de formes, matières et couleurs, je développe des objets-textiles.
Les pique-niques sur le bord de mer, où l’on déploit des tapis, des surfaces-repas, pour dresser la table partagé d’un dîner ou d’un apéritif improvisé les pieds dans l’eau.
Des tapis de table qui peuvent devenir tapis de sieste une fois le repas terminé, pour profiter d’un moment suspendu au va-et-vient des vagues. Des surfaces à poser, à étendre sur le sable à l’ombre du soleil.
Cette recherche d’ombre et de fraîcheur, aux heures les plus enivrantes, est offerte par l’usage d’un tissu tendu, suspendu, qui danse dans l’air au gré du vent. Un rideau, un paravent, une frontière entre l’intérieur intime et frais de la maison, et le dehors, chaud, solaire. Une surface qui tel un filet retient la chaleur de l’après-midi et la transforme en ombres joyeuses.
Juste après la baignade, quand la peau sors de l’eau et brille de milliers de gouttes fraîches et salées, un drap de bain l’enveloppe pour retrouver un peu de chaleur, d’intimité.
A travers ces objets tissés je cherche à developper un lien sensoriel, contemplatif, conscient envers ce qui nous entoure. L’intérieur de notre maison, notre corps, la nature dehors.

Prendre le temps,
S’émerveiller,
Prolonger la saison de l’estivale inscousciance,
Savourer les bienfaits de la joie et de l’exaltation des sens dans un bain de mer ou de lumière.